Urban mining

6 raisons pour lesquelles nous devrions nous concentrer sur l'exploitation minière urbaine

L’urban mining, la tendance selon laquelle les matières premières sont issues de la ville, rivalise avec l’exploitation minière classique.

1. L’ère de l’accessibilité et de l’abondance des matières premières est révolue

Une première explication au fait que nous sommes de plus en plus réceptifs à l’urban mining est le simple constat que les réserves de matières premières s’épuisent progressivement. La fondation Ellen Macarthur, une fondation qui promeut l’économie dite circulaire, affirme que l’exploitation abordable et simple des matières premières issues des minerais connaît son dernier souffle. Autrement dit, les réserves de matières premières qu’il nous reste deviennent de plus en plus difficiles à exploiter.

2. La récupération des matières premières à partir d'appareils électr(on)iques devient de plus en plus économique

Avant l'an 2000, aucunes actions n'étaient entreprises avec les déchets électroniques : ils étaient simplement 'jetés'. Depuis, une attention plus pointue et appropriée est accordée à l'importance du recyclage. L'industrie ne voit que des avantages (en termes d'emploi, d'environnement, de business models, etc.) et tire donc le chariot de l'exploitation minière urbaine.

Ces matériaux précieux suscitent donc un intérêt croissant. Logique, car les déchets électr(on)iques contiennent une concentration jusqu’à 50 fois plus élevée en métaux et minéraux précieux que les minerais issus des mines. Il suffit, par exemple, de démanteler environ une tonne de téléphones mobiles pour obtenir 150-400 grammes (selon le type d'appareil) d’or. A titre comparatif : une moyenne de seulement 0,2 gramme d'or est obtenue à partir d'une tonne de minerais miniers. 100% des matériaux utilisés dans ces GSM peuvent toutefois être récupérés.

Ajoutez à cela l’amélioration significative de l’efficacité des coûts des processus de recyclage ces dernières années. Tout comme il est plus avantageux de produire de l’électricité avec de l’énergie solaire plutôt qu’à l’aide de combustibles fossiles, extraire des métaux de l’urban mining plutôt que de l’exploitation minière classique est devenu plus abordable. Le recyclage demande aujourd’hui sensiblement moins d’énergie par kilo de métal produit que la production primaire.

Une aubaine pour les acheteurs de ces matières premières, car l’urban mining atténue aussi d’emblée l’impact de la fluctuation des prix des matières premières.

3. L’urban mining devient peu à peu la seule source de certains métaux rares

Autre avantage de l’urban mining : il rend à nouveau disponibles des métaux terreux très rares comme l’europium et le terbium. Un bon nombre de ces matériaux critiques sont, par ailleurs, presque exclusivement extraits en Chine et exportés au compte-gouttes. Aujourd'hui, entre 28-38% de la demande pour certains de ces minerais rares comme le palladium, le rhodium et l'europium, sont couverts par l'exploitation minière urbaine. Cette part est beaucoup plus faible pour les autres minerais rares. C'est pourquoi il est si important que nous apportions tous nos équipements électr(on)iques afin que davantage de matières premières puissent être recyclées.

Outre plusieurs métaux communs comme le cuivre et l’étain, un ancien téléphone mobile contient notamment de l’argent, de l’or et du palladium. Ensemble, nous pouvons récupérer pas moins d’une quarantaine d’éléments des anciens GSM.

4. L’urban mining est meilleur pour l’homme et l’environnement

Pensez à la lutte livrée dans des pays comme le Congo pour obtenir le contrôle des mines où sont extraits des matériaux précieux. L’urban mining a le pouvoir de diminuer la demande de ces minéraux dits conflictuels.

L’urban mining contribue, en outre, à réduire les montagnes de déchets dans le monde où sont déversés les déchets électroniques depuis de nombreuses années. Les grands « e-waste dumpsites » comme celui d’Agbogbloshie à Accra, au Ghana, où les jeunes risquent leur santé pour récupérer les métaux des anciens appareils électro, se vident peu à peu. Mais rassurez-vous : les appareils que vous apportez à un point Recupel ne finiront pas là. Ils se retrouvent dans un circuit fermé et sont transportés et recyclés localement.

De cette manière, l’urban mining recycle les déchets des appareils électr(on)iques plus proprement que ce à quoi nous étions habitués dans le passé. À la clé, un impact positif pour l’humain et la planète ? L’urban mining a le pouvoir de réduire la demande de minéraux conflictuels.

5. L’exploitation minière classique est incapable de répondre seule à la demande croissante d’appareils électr(on)iques

La consommation mondiale d'appareils électroniques augmente de pas moins de 2,5 millions de tonnes chaque année. Les analystes s'attendent à ce que cela augmente à l'avenir. L’exploitation minière classique ne nous permettra pas à elle seule d’extraire les matières premières pour tous ces nouveaux appareils. L’urban mining devient, pour cette raison aussi, un must.

6. Les entreprises et les investisseurs prennent le train de l’urban mining

Maintenant que la récupération des matières premières gagne en intérêt d’un point de vue économique, les fabricants sont de plus en plus nombreux à ajuster leurs modèles business. Ainsi, l'économie dite 'jetable' cède la place à ce que l'on appelle désormais l'économie circulaire. Par exemple, les fabricants réfléchissent de plus en plus à des modèles commerciaux circulaires tels que le crédit-bail (leasing) et de nouvelles directives sont élaborées par l'Europe pour rendre les produits plus faciles à réparer et à recycler.

Dans le sillage de l’efficacité croissante des coûts et des bénéfices des entreprises, les investisseurs saisissent eux aussi la balle de l’urban mining au bond. À l’instar de l’énergie durable, l’urban mining gagne peu à peu en intérêt au niveau boursier.